Plaidoyer pour un « tout petit club » qui fait tant de gros efforts…

Le prétexte d’un Lille – Denain, derby décentralisé de Pro B disputé samedi au Chaudron dans le cadre du Tournoi des Hauts de France, a fait travailler la boîte  à souvenirs. Comme pour mieux rappeler aux uns et aux autres, aux fans absolus comme à ceux qui ont vite fait de sortir la sulfateuse, que Le Portel en Jeep Elite et avant cela en Pro A, c’est tout sauf de la normalité. Depuis des années, bonnes équipes de l’antichambre, le LMBC et l’ASDV s’équipent, se battent, gagnent, trébuchent. Mais au final, ils sont encore au deuxième plan.

Notre propos n’est bien entendu pas de leur en faire grief, mais bien plus, par ricochet, de mettre en exergue la très singulière existence d’une ville minuscule dans l’élite du basket français. Cela nous semble important de faire une petite piqûre de rappel car au moindre grain de sable, les grands censeurs de la toile, gentiment assis dans leur canapé, ont vite fait de raser gratis.

Y’a qu’à, faut que, l’ESSM petit club amateur, mauvais recrutement, mauvais ceci, mauvais cela, faudrait ci, faudrait là, mauvais tournoi, etc. C’est le principe de cette nouvelle vie par procuration derrière écran, mais au final, que savent les censeurs du boulot que représente de faire vivre un club dans l’Elite à l’heure où l’Etat se désengage de plus et plus et fragilise par la même occasion les institutionnels qui soutiennent la cause sportive. Et que dire de cette année cauchemardesque qui noircit encore bien plus le tableau ?

Alors, oui, l’ESSM a fait et fera encore des erreurs, des mauvais choix. Elle est composée d’hommes et de femmes qui sont très bons un soir, moins bons le lendemain, moyens le surlendemain. Comme vous. Comme moi.

Mais quand on prend un peu de recul, on se dit qu’ils n’ont pas de honte à se regarder dans la glace. Parce que tout de même, depuis des années, malgré un budget riquiqui à l’échelle de la Jeep, l’ESSM et le Chaudron ont pris le leadership du spectacle sportif en Boulonnais. Pour des « mauvais en tout », c’est pas si mal, non ?

Philippe Cadart

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