Cédric Heitz, le coach de Reims, peut être content de lui… En balançant quelques missiles à tête chercheuse d’embrouilles avant le match Champagne Basket – ESSM, il ne s’est certes pas grandi, mais a réussi à piquer là où il voulait que ça pique : ses propres ouailles. Planter le décor du match, en disant sans le dire que les Portelois n’étaient ni plus ni moins qu’une bonne bande de brutes parce que pas mal d’entre eux ont été élevés dans l’esprit du Quai 54 et donc d’un basket de rue supposé être plus musclé que celui des parquets, n’est pas innocent.
Il a, de facto, envoyé un message plus que subliminal au trio arbitral. En clair, faites bien attention messieurs les arbitres, ces Portelois ne mettent que des pains… Triste. Et pour ajouter au subliminal, il a harangué la table de marque alors que les arbitres étaient rentrés au vestiaire après le match. Présent à ce moment, Yann Rivoal, le président des vilains atteste : « Il a confirmé que nous étions des gens excités et peu fréquentables ». Effectivement, après le match, il y a eu palabre sur le parquet entre Portelois et Rémois. Vu le costard que leur avait taillé le coach champenois, les Stellistes ont tenu à s’expliquer. Juste humain, non ?
Du coup, pour la première fois de leur histoire en Jeep Élite et avant cela en Pro A, les Portelois devenaient des borders line, « des gars pratiquant un jeu entre basket et autre chose » (SIC). Plus méprisant, tu meurs…
On a rencontré pas mal de coachs sur les parquets portelois ou d’ailleurs. Beaucoup nous ont parlé de défenses mixées, de joueurs qui ne lâchent pas. Mitrovic, le coach de Monaco, nous avait même dit qu’il adorait le Chaudron, que ça lui rappelait les salles bouillantes des Balkans. Bref, loin de nous l’idée de faire passer les Vert et Blanc pour des anges. Mais bon, Georgi est-il un vilain basketteur parce qu’il se dépouille ? Là, sans vergogne, le coach rémois jette l’opprobre sur le basket de rue et sur les Franciliens, Jo, Georgi, Cyrille, Mehdy. C’est franchement très limite et douteux en cette période où les clichés de cette nature sont épiés, hyper sensibles. Bien entendu, il n’a pas franchi la limite des origines. Dire sans dire tout en disant autre chose de plus lâche. La LNB ferait bien de jeter un œil…
Fort heureusement, Julien Espinosa, le coach de Chalon, n’a pas cédé à la facilité. Il a même dit que « Le Portel était neuvième aux passes dé et avait un vrai sens du collectif ». Bien sûr, il a ajouté que les Portelois mettaient de l’intensité, mais que lui aimait l’intensité tant que les arbitres faisaient respecter les règles. Bref, la venue du Portel ne lui fait pas peur. Jo, lui, a rappelé que L’ESSM ne possédait pas des stars capables de faire la différence et qu’il lui fallait batailler.Voilà un peu dans quel contexte nos Vert et Blanc débarquent au Colisée. Qu’ils fassent front, eux les basketteurs de rue…
CHALON 12e (5V-8D) – ESSM 13e (5V-8D), ce dimanche à 17h au Colisée. En direct sur LNB TV.
Philippe Cadart