Il y a un totem sur lequel revient très souvent coach Eric quand son équipe sort de la route : défendre le plomb et partager la balle. Mardi soir, les Stellistes n’ont pas forcément, hormis dans le premier quart (10-22), très mal défendu. En revanche, pour reprendre une expression tout aussi chère au guide stelliste, ils ont joué comme des canards sans tête en abusant du jeu intérieur alors que les tours infernales paloises – Ndiaye et Cornélie – empêchaient tout shoot classique. Même chose pour les drives : quand un joueur en réussit un, il part ensuite défoncer des portes ouvertes. Et là, forcément, les tentacules se déploient. Comme les Portelois ont shooté à 21% (4/19) derrière l’arc et à 32,8% pour le reste, on s’est donc ennuyés ferme, si ce n’est quand Michael s’est enflammé et a ramené les siens à -12 (52-64). Hormis lui, Mikyle et Wojcie, entreprenants mais pas très adroits, les Stellistes ont été hors-sujet, brouillons.
Bon, vu ce qu’ont fait les gars cette saison, ce n’est pas nécessaire de jeter le bébé avec l’eau du bain. En revanche, il faut retrouver un vrai basket d’équipe pour aller défier Orléans le jeudi 3 juin, car là-bas, quand ça prend feu, la fessée fait mal. Elle pique même méchamment.
« Rien à retenir de ce match »
Tout en colère rentrée, coach Eric a eu vite fait de résumer le match “Il n’y a rien à retirer de ce match. On a été battus dans tous les secteurs et notamment au rebond. Après Omic, qui avait pris 13 rebonds, soit autant que nos quatre grands, Cornélie et NDiaye ont été très dissuasifs et dominateurs. En plus, on shoote avec un pourcentage très, très faible. Le basket est quand même un sport d’adresse. Il n’y a que Wojcie qui a amené du dynamisme, mais avec 3/11 aux tirs”. Le coach n’a par ailleurs pas du tout goûté les excès d’individualisme qui ne mènent jamais bien loin : “Au Portel, on n’a pas les stars pour répéter les exploits individuels. J’espère qu’il ne faut pas y voir-là chez certains la volonté de faire des stats de fin de saison. J’espère aussi que certains ne croient pas que c’est fini, que le maintien est déjà en poche. Quand je vois que Le Portel, dixième à un coup du Final 8 avant ce match, a voté pour qu’il n’y ait tout justement pas de Final 8, je me pose des questions. N’ont-ils pas envie d’aller plus loin ?”
Philippe Cadart