Le 13 avril, l’ESSM avait pris une belle musette au Mans, qui récupérait ce soir-là Bamforth et Soko, deux joueurs majeurs qui avaient fait très mal : 90-61.
Ce dimanche soir, les Portelois ont rendu la monnaie de la pièce. Mais dans l’affaire, il y a aucune notion de revanche. Non, dans la course au maintien, bien au-delà de l’écart, c’est tout simplement cette dixième victoire qui vaut de l’or. Victoire au demeurant méritée. Clairement, les Portelois en voulaient plus. En conf’ de presse, Antoine Eito n’a pas tourné autour du pot « Ils en voulaient plus que nous. Bien sûr, on avait trois joueurs majeurs en moins, mais on n’a pas fait ce qu’il fallait. Ils nous ont battus en-dessous, dans l’agressivité, l’énergie, la défense. Ils méritent leur victoire. »
Effectivement, l’ESSM avait plus de niaque. Cela fera peut-être réfléchir ceux qui avaient mis les Portelois plus bas que terre après la défaite contre l’ASVEL, ce que coach Eric n’a pas manqué de souligner : « Certains n’étaient pas contents de jouer moins contre Villeurbanne, mais nous, le staff, on savait bien qu’on n’aurait pas pu battre ce Villeurbanne-là. On a essuyé les critiques, mais on a l’habitude. Reste que c’était le bon choix à faire. Je suis très content pour mes gars, pour la manière. Très content pour Michael, qui ne lâche pas et qui a marqué quand on gagne. Content aussi pour Boris, qui a moins forcé et bien apporté des deux côtés du terrain. Tout le monde a sa chance. Ce soir, les gars ont mis le curseur très haut après l’avoir mis bien plus bas contre Villeurbanne. Ils ont montré qu’ils savaient réagir. Pour la confiance, cette victoire fait un bien fou, mais attention, nous ne sommes pas maintenus. Si on avait gagné à Nanterre, je vous aurais dit que c’était fait à 95%. Pas là. On enchaîne avec deux nouveaux déplacements. Le derby bien sûr et puis Roanne. Tout le monde sait comment c’est dur là-bas. »
Le coach a vu dans ce match des signaux qui pourraient être décisifs : « Je peux me tromper, mais ce soir, au travers de cette belle victoire d’équipe et des comportements des deux côtés du terrain, j’ai l’impression qu’on a retrouvé l’élan, l’énergie d’avant la coupure. Le derby sera un test majeur pour voir si c’est bien le cas ».
Gravelines, comme l’ESSM face à l’ASVEL, a laissé filer à Monaco : 122-69. Ce sera donc effectivement un fameux test. On a vu ce soir une différence de taille quand les deux US amènent 34 points (20 Mikyle et 14 pour Michael). Si tout n’a pas été parfait, avec notamment des périodes de basket bien trop brouillons, l’ESSM a réagi en équipe. Les gars se sont arrachés sur chaque ballon à l’image de Mehdy, qui a piqué plusieurs balles précieuses pour aller en terre promise au prix d’envolées rageuses. Georgi, aussi, a fait un bien fou : 9 points à 4/4, 6 rebonds, 16 d’éval. Tout le monde a apporté son écot. Les signaux sont là. Les hommes étaient là. Place au derby…mercredi.
Philippe Cadart