Il n’a pas besoin de crier pour faire passer son message. Pierre Bourdon, le préparateur physique, est un calme qui en impose. Issu de la filière STAPS à l’Université du Littoral, spécialisé en physiologie appliquée, Pierre, passionné de surf, look soigné et humour finaud, a de la bouteille dans le métier. Et ça se sait dans le circuit. Ils ont beau faire deux têtes de plus que lui, passer le quintal, ça file droit. On appelle cela l’autorité naturelle. Pierre a commencé à se lancer dans la prépa physique à l’université du Littoral. Il a bossé avec Philippe Namyst au COB, puis a enchaîné à Boulogne avec ses fis en minimes et cadets France, puis avec Germain Castano.
Quand François Sense a quitté Le Portel, André Gagneret, avec qui il bossait à l’Université, a demandé au président de faire grimper la fameuse côte qui amène à la terre promise à ce bonhomme prometteur. Bien vu André…
Aux côtés, tout comme Jacky (Périgois), d’Eric (Girard) depuis six saisons (il attaque la 7e), Pierre bosse en pleine osmose avec le staff. Cette année, c’était forcément un peu, voire très spécial avec la pandémie, mais dès le gel de la saison, et après le 11 mai, il a été en contact avec les joueurs encore sous contrat pour suivre l’état d’avancement des programmes expédiés.
Réveiller la chaine musculaire
Et en juillet, dès que les premières recrues ont été signées, il a aussi supervisé à distance les résultats. Globalement, il a trouvé que les gars avaient bien bossé : « C’était assez compliqué car les mesures n’étaient pas les mêmes en France qu’aux Etats-Unis par exemple, où les salles étaient inaccessibles. Mais ce que j’ai vite perçu, c’est que les gars avaient eu envie de s’y remettre avec une grosse envie. On a donné des recommandations strictes car il fallait gérer avec prudence cette sortie de repos forcé ou de travail modéré, selon les uns et les autres. Il a fallu relancer le cardio, réveiller la chaîne musculaire. Loïc Boulati s’est occupé des Français présents fin juillet et moi j’ai repris début août. On a donc fait comme d’habitude : travail individuel basket et prépa physique pure. Vu le contexte très spécial de cette crise sanitaire, on a été vigilants : pas d’oppositions directes. »
Réathlétiser les corps, monter en puissance, tout en adaptant si besoin : « Tous les gars n’étaient pas ou ne sont pas forcément dans le même état de forme. Et ce sera encore plus vrai avec l’arrivée décalée des trois US. On s’adapte donc, je discute sans cesse avec Eric et Jacky. Il faut éviter les fameuses entorses du début de saison, les pépins musculaires. On a aussi varié les genres avec des sorties à la plage. Ça plaît bien aux gars, surtout aux Français. Mon premier sentiment, c’est que les gars progressent bien. Ils bossent avec plaisir. »
Ainsi donc va la vie de Pierre dans l’édifice stelliste auquel il apporte sa belle pierre. Sans se prendre pour un autre. Mais en faisant du Bourdon. En français ou en anglais dans le texte…
Philippe Cadart
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