Perdre un père est une épreuve qu’on ne traverse pas sans souffrir, sans rouvrir longuement le livre de la vie. Le sien. Le nôtre. Celui de la famille. En nous appelant, c’est ce qu’a fait François Coppin, le plus fou furieux des dirigeants stellistes, celui qui a repris le flambeau du papa. A la tête d’Alprech Filets (en compagnie de son frère Olivier). Et en qualité de partenaire hyper fidèle de l’ESSM.
François, comment est né Alprech Filets ?
Mon père, qui était comptable, avait perdu son boulot à la Chaudronnerie de Capécure, mais à cette époque, quand on voulait s’en donner la peine, on ne restait pas sur le dur. Baignant dans une famille de marins purs et durs, il avait dans l’idée de monter sa boîte de fabrication de filets de pêche. L’aventure a commencé dans la cave, avec son frère et deux beaux-frères. Quand je rentrais de l’école, je faisais des filets dans la salle à manger. Ce fut épique, mais il avait la foi. Et ma mère l’a toujours soutenu.
A-t-il été aidé par les banques ?
Ils lui ont dit qu’il n’avait aucune expérience, que ça ne marcherait pas. Il a été soutenu par la famille.
Quel genre de papa était-il ?
Ce n’était pas un papa gâteau. Même s’il était content de ce que l’on faisait, il ne le montrait pas, mais je le savais par la bande. Il était dans la retenue, mais forcément, il nous aimait beaucoup.
Comment vous a-t-il impliqué dans Alprech Filets ?
Quand il s’est installé à Alprech, la boîte a vite grandi. Quand la Pêche a commencé à perdre de sa superbe sur la place boulonnaise, il a varié les genres, fabriqué des filets pour le monde du sport, des filets pour protéger les prisons des évasions, etc. Je poursuivais mes études après un BTS Force de vente, mais il m’a demandé de rejoindre Alprech pour la partie commerciale. Olivier, mon frangin, nous a rejoints en qualité de responsable de la partie pêche.
Une partie de plaisir ?…
Il fallait prouver. Mon père était un bosseur. Il nous a montrés la voie, nous a beaucoup transmis. Dans son style strict, sans flonflons. Nous, on a mis notre touche. En douceur. Ca se passait bien.
Il vous a aussi appris à ne pas vous prendre pour des autres ?
Le père, il te ramenait toujours sur terre. Quand on en voulait un peu trop, il disait : « Pourquoi faire ? Tu ne vas pas manger trois biftecks par jour, non ? » Il nous disait aussi qu’il faisait son jardin pour ne pas dépenser trop dans les légumes. Nous, on savait qu’il en rajoutait. Ca nous faisait marrer.
Quel était son cercle d’amis ?
Il n’aimait pas les mondanités. Ses meilleurs potes, il les a eus au tennis de table à Outreau, avec Jean-Paul (Vidor) ou Jo (Vaissbaud). C’était un bon joueur.
Les obsèques de Jean-Bernard Coppin seront célébrées le lundi 5 octobre à 10 heures en l’église Saint-Pierre – Saint-Paul du Portel.
Entretien : Philippe Cadart