Jo Passave, illustration du don de soi de cette ESSM qui ravit ses fans… par procuration

10 points à 4/4, 4 rebonds et 1 passe décisive pour 17 d’éval : contre ses anciennes couleurs, Mister Jo a encore fait le boulot pendant les 21 minutes passées sur le parquet. Dans la réalité, il a apporté plus que ces stats brutes. C’est ce que l’on peut appeler les stats aveugles. Exemple : quand le pivot « switche » avec vigueur et vient jouer les pieuvres sur les meneurs de petite taille. Contre Nanterre –mais c’est juste pour le clin d’œil- Jo a fait du Jakim, qui s’entendait comme larron en foire avec Ben Mangin pour switcher. En fait, il a fait du Jo, vieux briscard par excellence, qui sent les coups. Un Jo heureux de s’épancher après la victoire, tranquillement installé sur un siège VIP du premier rang. C’est aussi cela l’autre aspect du Portel à la française : ça fait du bien d’avoir face à soi des gars vraiment concernés…

Jo, victoire importante contre tes anciennes couleurs. Celle-là vaut très cher…

Elle vaut très, très cher car comme nous l’a dit le coach en début de speech d’avant-match « Est-ce que vous voulez être une équipe ambitieuse ou pas ? »Il l’avait écrit en gros sur le tableau et avait dit « Vous allez me donner la réponse sur le terrain. ». Je pense qu’on a bien répondu, même si, encore une fois, il y a des choses à corriger. Mais je tiens à le préciser une nouvelle fois : pour un groupe qui a été renouvelé à 80%, je trouve qu’il y a un bel état d’esprit, avec des gars qui veulent faire de belles choses, du partage.

C’est d’autant plus méritoire que vous manquiez de rythme par rapport à ce Nanterre qui joue la Coupe d’Europe…

Bien entendu, on ne va pas se cacher, on sait que le sport de haut niveau, ce sont des enchaînements. Alors oui, par rapport à Nanterre, on était peut-être lésés, on avait moins de rythme. Mais comme l’a dit le coach, on n’est pas là pour chercher des excuses, on est là pour faire le meilleur. Les absences de Mikyle et de Benoît à la fin ont permis de responsabiliser tout le monde. Encore une fois, moi, je ne veux surtout pas faire la fine bouche. J’ai connu des saisons où ce type de match, on le perdait.

C’est ric et rac à la fin, mais honnêtement, vous ne volez rien…

Non, je pense qu’on a ajouté la manière. On mérite de la prendre.

Tout cela sans vos fans…

Oui, c’est vrai, il nous manque cruellement ce public. A titre perso, à la base, j’étais venu pour ça. J’espère qu’ils ont kiffé devant leur écran, j’espère qu’ils vont continuer à nous envoyer leur force…

Entretien : Philippe Cadart

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