Comme un symbole fort, il a pris la gonfle. Comme un grand. Comme le mec à qui les potes font confiance. Lui plutôt que Ben ou Boris, pour aller arracher l’égalisation au mieux. Et plus, si affinités…ll restait 9 secondes à jouer et pas question de laisser passer l’occasion d’enfin casser la spirale négative. En face, c’était Meiers, la tour infernale chalonnaise. 209 centimètres. Mais en une fraction de seconde, Mehdy le dragster a senti le bon coup. Une accélération fulgurante, un bras agile sous le géant. Et bim, N+1 ! Dans la semaine, nous avions interrogé le bouillant meneur. Il pestait contre son faible ration à 3 points. Mais contre Chalon c’était son heure. Avant ce rush de la dernière chance, il avait entretenu l’espoir avec un panier bonifié. Là, sur la ligne, il avait tout l’espoir du peuple vert et blanc entre ses mains. Regard rivé sur le cercle, bien relâché, ça faisait ficelle ! 84 pour le Portel, 83 pour Chalon. Ouf, ouf, ouf !
Comme vidé, autre part, Mehdy savourait en conf’ de presse après l’étreinte de ses potes. Pas une revanche sur une vie cabossée, car ce serait bien peu, mais la satisfaction que le coach et les copains aient eu confiance en lui : « Ce n’est pas moi qui prends le match, c’est l’équipe. Mes équipiers et le coach ont énormément confiance en moi, ce que je ne réalisais par forcément au départ. C’est rare qu’un coach donne la balle de match à un jeune joueur français. »
On le sentait sur une bonne pente ces derniers temps, mais comme à Reims, il peut encore dégoupiller. Cette fois, il a eu les épaules à la mesure de son explosivité.
De quoi combler d’aise coach Eric : « Je suis content qu’on ait gagné de cette façon, en faisant preuve de beaucoup de courage, d’esprit de corps. Je félicite les joueurs français, auxquels j’ajoute Noé. Mention spéciale pour Mehdy qui a fait le match de sa vie. On dit que la fortune sourit aux audacieux. Ce fut le cas de soir et on avait besoin de cette victoire. » Les Français, oui, mais une fois de plus, comme les matchs précédents, les US ont été effacés. Mikyle (Mc Intosh) tarde à retrouver ses standards du début de saison et Michael (Umeh) n’a joué que trois minutes. En bon équiper, Mehdy n’a pas voulu tirer la couverture, ni à lui, ni aux Français : « Mikyle va revenir. On a besoin de tout le monde. On a un bon groupe. » Sans oublier un petit coucou à sa compagne, celle qui l’a aidé quand ça n’allait pas bien du tout, et ses enfants. Mehdy le bouillant qui marche à l’affect, un beau clap de fin à une bien belle soirée.
Philippe Cadart
Mercredi, l’ESSM retrouve le Chaudron pour la venue du Mans. Match à 18 heures.