La nuit de coach Eric a été courte. Comme elle l’est forcément quand un cadre technique voit son équipe partir en sucette alors qu’elle a offert avant un basket plutôt cohérent. Mais on le sait, c’est le lot de cette équipe, capable de se mettre minable chez elle pour arracher des succès ô combien précieux et incapable de faire le hérisson quand l’adversaire monte considérablement en régime. Forcément chafouin, mais pas non plus abattu parce que ses gars lui offrent quand même de grands moments de bonheur avec ces neuf victoires, coach Eric analysait cette nouvelle claque avec recul et réalisme : « On savait que ça allait être difficile car cette équipe de Pau a été remodelée du pied à la tête et possédait déjà en Cornélie un joueur capable de jouer dans n’importe quelle équipe française. En plus, on a dû se passer de notre meilleur scoreur, Mikyle, qui peut prendre le jeu à son compte quand l’équipe lâche prise. Avec lui en moins, ça devenait, de fait, bien plus compliqué encore. On a tenu le choc pendant vingt minutes et ensuite, on n’a pas été capables de répondre quand Pau a pris son élan. C’est là qu’il faut être plus intelligent pour casser le rythme, faire une faute rapide pour que je puisse prendre temps mort. On ne sait pas le faire et en plus, on prend des shoots primés alors que notre ratio est très moyen. Ce n’est pas faute de l’expliquer. Tous nos mauvais choix ont précipité notre défaite. »
Pas grand-chose d’autre à ajouter, si ce n’est que le coach reste focus sur cette suite qui s’annonce brûlante : « Je suis pleinement conscient de la déception de nos fans et de toutes celles et ceux qui aiment l’ESSM, mais je le dis après les victoires comme après les défaites, nous n’avons pas de marge de manœuvre. La course pour le maintien va être haletante. Notre tout petit matelas ne nous autoriser aucun relâchement. C’est bien pour cela que je suis resté pondéré après la victoire contre Boulazac. Je le maintiens : le chemin du maintien sera long et difficile. »
Nanterre plonge, Boulazac, Champagne basket, Roanne et le BCM perdent aussi.
Le « marathon de la mort » continue d’alimenter la chronique. La défaite la plus surprenante de par l’ampleur est celle de Nanterre à domicile contre Limoges (sans Butsiele) : 66-88 ! Au Palio, Boulazac n’a pas fait le poids, mais en face, c’était Paris-Levallois, avec un Chikoko à 34 d’éval (18 points, 16 rebonds) et un très bon Michineau (20 points, 20 d’éval). Porté par un très solide Kromah, Cholet a eu raison de Roanne : 83-72. Champagne Basket, lui, a dû subir la loi de Dijon, mais on est là dans la logique : 80-90. Côté JDA, cinq marqueurs à 10 points et plus. Pas surprenant. Un dernier mot quand même sur nos voisins gravelinois, qui, mine de rien, sont derrière les Vert et Blanc (8V contre 9V). Voilà le BCM à cinq défaites de rang, ce qui est tout de même surprenant, même en l’absence de McCree.
On ne s’en réjouira, ni de cette défaite, ni de celles des autres car les défaites de demain, personne ne sait, ni qui elles toucheront, ni quelle sera la durée de la spirale négative. Inutile, donc, de cracher en l’air…
Philippe Cadart