Dimanche, contre Le Mans et deux jours seulement après avoir défié le stratosphérique Villeurbanne, les Stellistes ont montré qu’ils en avaient encore sous la semelle en faisant craquer sur la fin des Manceaux diminués, il est vrai, par l’absence de trois joueurs majeurs. Dans ce marathon de folie, la récupération est fondamentale. Pierre Bourdon nous explique comment il bosse avec les staffs médical, technique et les joueurs.
Pierre, on imagine que tu as passé un bon lundi après cette victoire…
Oui, clairement, l’influence d’une victoire dans cette spirale de défaites, fait un bien fou moralement. Aujourd’hui, tous mes élèves étaient sympas (rires…)
Bon, plus sérieusement, comment gérez-vous le groupe avec l’équipe médicale et sportive pour éviter les pépins physiques ou les blessures ?
C’est un plan de travail d’ensemble que nous avons balisé en début de saison. En concertation avec le staff technique, nous avons décidé d’intensifier la préparation individuelle. Actuellement, nous ne sommes donc pas dans l’improvisation, mais dans le prolongement de ce que nous faisons depuis le début de saison, avec beaucoup d’échanges avec Eric et son staff, le doc, le kiné et les gars. Nous demandons des retours fréquents aux joueurs sur leur état de forme, leurs soucis physiques dans cet enchaînement. Nous adaptons nos séances de travail physique et nous discutons aussi avec Eric quant à la charge de travail des entraînements. Il faut que ce soit cohérent. C’est un vrai travail d’équipe et c’est ce qui le rend passionnant. C’est ce que disait très justement Loïc dans le papier qui lui a été consacré dans le Soir de Match : c’est une chaîne.
Tout justement, quels retours as-tu des gars en ce moment ? Sont-ils un peu, pas mal ou pas spécialement fatigués ?
Là-aussi, on raisonne de manière individuelle. Certains peuvent avoir des problèmes articulaires, d’autres, c’est plus tendineux. Après, ça dépend aussi de l’âge. Tu ne bosses pas de la manière avec Cyrille qu’avec Jo ou Mehdy. Une chose est sûre : les gars sont des vrais bosseurs, des super pros qui ont conscience du sérieux qu’il faut apporter à la préparation pour ne pas casser quand ça joue tous les deux jours. La prépa et la récup, c’est un tout. C’est le travail, mais aussi une nourriture adaptée, une attention toute particulière pour le sommeil qui est capital dans la récup’.
Globalement, et on l’a vu en fin de match, les gars sont plutôt bien physiquement.
Comment gérez-vous les après-matchs ? Peux-tu nous parler de la fenêtre métabolique, des soins d’après-match ?
La fenêtre métabolique, c’est purement alimentaire et ça permet rapidement de reconstituer les stocks d’énergie. Le reste ce sont des soins et de la récupération. Certains vont au bain froid, d’autres font du vélo, d’autres encore préfèrent le jacuzzi chaud, être au calme. On se met à la dispo des gars. On peut utiliser des pistolets de massage, leur faire faire des étirements. Geoffray pratique les massages. Et Yoann, le doc, intervient en cas de traumatisme. C’est vraiment un boulot d’équipe. Ensuite, après la douche, c’est repas adapté en commun dans la salle de convivialité. Viande, poisson, légumes…
C’est devenu un vrai rituel…
Oui, carrément. Les gars ont vraiment adhéré. Tout se fait naturellement, selon les temps de jeu. Ceux qui ne jouent pas ou peu font une vraie séance de travail en salle de muscu dès la fin de match pour rester dans le rythme de l’équipe. Après, c’est selon le feeling des gars. Par exemple, dès lundi matin, lendemain du match contre Le Mans, certains joueurs étaient déjà au Chaudron pour profiter à nouveau du bain froid (Benoît) ou des services de Loïc Boulati en salle de musculation, ou encore Mike pour entretenir la mécanique de shoot. D’autres, enfin, se rendent chez Geoffray Marcourt pour peaufiner les soins kiné. Ce sont des sportifs responsables. Ils se connaissent, savent se gérer. Certains ont même leur matos de récupération transportable avec batterie.
Philippe Cadart