Les situations les plus désespérées ne sont- elles pas les plus belles ? La situation des Stellistes contre Le Mans n’était-elle pas désespérée, mais très compliquée en pleine spirale négative et après une déculottée contre l’ASVEL ? C’est en baignant dans cet état d’esprit que les Vert et Blanc doivent aborder l’Opalico à Sportica et surtout pas en se laissant porter par le flot d’optimisme ambiant lié à la victoire contre Le Mans, conjuguée au fait que Gravelines annonce Ware et Nikolic absents.
C’est que tout là-haut, sournois et bigrement influent, se trouve une petite bête que l’on nomme inconscient. C’est lui, par exemple, qui a fait baigner les Stellistes dans une sorte de douce euphorie après avoir battu Chalon avant d’accueillir Cholet. La tendance était la suivante : on a battu Chalon, une solide équipe, on doit bien pouvoir battre Cholet, une équipe qui se traîne en fond de tableau depuis le départ. On sait ce qu’il est advenu.
Mais c’est lui aussi qui a boosté ces petits Portelois, à qui les pourfendeurs de l’après-ASVEL prédisaient une deuxième rouste de suite, à réaliser un super match d’équipe pour mieux terrasser Le Mans et glaner le dixième victoire. Eh oui, il est à géométrie très variable notre fameux inconscient. Le chemin de la vérité, c’est d’avoir envie de bouffer l’autre. Point.
Coach Eric se méfie donc comme de la peste de ces bruissements trop optimistes : « C’est notre troisième match en six jours. Je suis très méfiant car sous prétexte que le BCM annonce Ware et Nikolic absents, certains nous voient gagner là-bas presque normalement. C’est la plus grosse erreur à commettre. Nous ne sommes jamais si performants comme « under dogs » que soi-disant favoris. »
Les Stellistes seront au complet pour ce nouvel épisode de l’Opalico qui n’a jamais été aussi lourd de conséquences.
Si Ware et Nikolic ne sont pas là, et même si McCree n’est pas là non plus, il reste du beau, du très beau monde à Gravelines. Briante Weber, c’est pas top ? Corey Davis, un touriste ? Itay Segev, pas costaud ? Morency, Rigot, Sy et Bourhis, pas des JFL aussi bons que ceux du Portel ? Boukichou limité dans la peinture ?
Ne sous-estimons pas non plus le fameux électrochoc lié au changement de coach et à l’arrivée de JD Jackson, qui a déjà mené des opérations commando. Au-delà de lui, c’est tout un club aux abois qui a dû décréter l’état d’extrême urgence, mettre les gars devant leurs responsabilités, les galvaniser.
Pour toutes ces bonnes raisons, la bande à coach Eric doit elle-aussi débarquer en mode commando à Sportica.
Parce que faire un coup chez les loups de mer, c’est faire un fameux pas vers la Jeep promise.
Philippe Cadart
BCM – ESSM, ce mercredi à 18 heures. En direct sur LNB. TV