Michael Umeh se confie : « Aux US, quand t’es black, t’es toujours soupçonné de quelque chose »

Michael, comment as-tu réagi après avoir vu les images traumatisantes de l’affaire Jacob Blake dans le Wisconsin ?

C’est une situation vraiment très compliquée. J’étais horrifié. C’est vraiment très triste et ça secoue encore une fois les US. Je suis content que les joueurs là-bas réagissent et que tout le monde soit de plus en plus au courant de ce qui se passe.

 En as-tu parlé avec ta famille aux US ?

Oui bien sûr, on en parle tous les jours. Tu sais, être une famille noire aux US c’est compliqué avec la police. On doit être vraiment prudents dans la manière que l’on a de les approcher, de s’adresser à eux… Donc oui, c’est des grandes discussions que l’on a souvent.

Tu t’attendais à la réaction des joueurs NBA et ce jour de grève ?

Disons que je ne l’attendais pas forcément, mais que je l’espérais. Ils ont vraiment fait ce qu’il fallait pour rendre ça public et que tout le monde en entende parler. C’est le meilleur moyen pour amener du changement.

As-tu déjà été victime de violence policière ?

Pas de la violence à proprement parler, mais bien sûr que j’ai déjà été malmené par la police, traité de manière injuste : on te voit dans la rue, t’es black, donc peut être que tu as fait quelque chose de mal.

Et ta famille ?

Pareil pour ma famille, on se fait souvent arrêter sans raison quand on se balade dans la rue ou qu’on est en voiture. C’est toujours basé sur ce même principe qu’on est peut-être coupables de quelque chose.

Le fait d’avoir eu un président noir a-t-il selon toi changé quelque chose ?

En fait, avoir eu un président noir a été un changement visible, mais pas un changement concret. C’est ce sur quoi il faut qu’on travaille : des changements concrets de mentalités dans ce système. Il faut montrer les inégalités réellement et pas juste jeter de la poudre aux yeux, se donner bonne conscience en l’évoquant simplement.

Parlons basket. Comment te sens-tu avec tes coéquipiers ?

Je me sens bien, on progresse bien ensemble, on a des bonnes personnalités, des bons caractères. Il faut juste qu’on arrive à bosser tous ensemble et à se mettre tous du même côté. Il faut aussi qu’on travaille bien les systèmes et qu’on soit intelligents à la façon dont on gère notre collectif.

Content d’être de retour au Chaudron ?

Oh oui je suis content d’être de retour, j’adore jouer au basket, je veux y jouer autant que possible et le plus longtemps possible. C’est vraiment un sport sympa. J’aime être sur le parquet et sentir la relation avec le public. Ici, les supporters sont super. L’entrainement tous les jours, les matchs, c’est ma vie quoi !

Tu penses quoi de la Jeep Elite ?

La Jeep Elite est une bonne ligue. Je l’ai connue avec Boulazac et j’avais vite compris que c’est une ligue costaude. J’ai beaucoup de respect pour elle.

Entretien : Philippe Cadart

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