Tous les gens qui souffrent de bobos divers et variés vous le diront : le kiné, c’est un peu comme la coiffeuse ou le coiffeur, c’est un confident, une confidente. Alors, forcément, les sportifs de haut niveau, qui passent tant et plus à table, se confient souvent à leur kiné. Au fil du temps, des bobos ou des gros traumas guéris, les sportifs se libèrent, le lien se crée. Et plus la saison avance, plus les gars se nouent d’amitié. Ce que l’on n’ose pas aller dire au coach, on le glisse au kiné. A l’ESSM, le kiné c’est Geoffray Marcourt. Qui nous parle de sa belle aventure chez les Vert et Blanc.
Geoffray, depuis combien de temps es-tu le kiné de l’ESSM ?
J’attaque ma quatrième saison avec l’équipe cette année. J’étais venu il y a quatre ans en renfort pour la Coupe d’Europe en tant qu’ostéo. Et depuis deux ans, je suis passé kiné-ostéo de l’équipe, seul.
La charge est lourde, forcément…
Oui, bien sûr, c’est du travail, mais c’est intéressant et même passionnant. J’ai fait le saut car mes enfants sont plus grands.
Avais-tu la fibre basket ?
Oui, j’ai joué au basket au niveau régional dans les équipes jeunes. J’ai aussi joué au Portel. C’est donc en quelque sorte une continuité de poursuivre dans le basket avec l’équipe pro. Il faut avouer que c’est autre chose que le boulot classique. Quand tu suis l’équipe, t’es pris dans le tourbillon. Tu deviens accro et tu communies avec les gars. Le lien est fort.
Où as-tu fait ta formation de kiné ?
J’ai fait mes études à Bruxelles, puis j’ai enchaîné cinq ans de formation ostéo à Paris. J’ai eu mon diplôme de kiné en 2003.
Parle-nous un peu du rôle de psy du kiné…
C’est vrai que l’on passe beaucoup, beaucoup de temps avec eux, alors, forcément, ils finissent par se relâcher et oui, parfois, on est un peu psy. Je vois les joueurs quasiment tous les jours même si je suis à mi-temps. Ils viennent également au cabinet et puis il y a les déplacements et là, on passe beaucoup de temps ensemble. Ça crée forcément plus de lien.
Comment s’est passée cette reprise après de très longs mois d’arrêt ?
C’était compliqué à remettre les machines en route. On a eu deux pépins, mais ça rentre dans l’ordre. Pour Cyrille, c’est plus compliqué parce qu’on ne peut pas accélérer les choses. On est obligés d’attendre les tests cardiologiques et pneumologiques nationaux et ça prend du temps. Pour l’heure, on reste sur l’échéance novembre avec lui. Mais il revient bien. Mentalement, il est bien aussi.
Où exerces-tu par ailleurs ?
À Boulogne. On a un gros cabinet en centre-ville avec plusieurs associés, une infirmière, un podologue. Le travail ne manque pas (sourires)…
Philippe Cadart