Figure ô combien emblématique de l’ESSM, « Ben » veut regarder droit devant

L’entraînement à J-1 vient de se terminer. Alors que certains taquinent encore le cercle, Benoît Mangin, l’ancien, se pose. Le meneur a tout connu avec les Vert et Blanc depuis 2011. La Pro B à Boulogne, le déménagement à Giraux, ce mini-Chaudron où furent ventilés Limougeauds et Villeurbannais ébahis, l’arrivée dans le beau Chaudron. Blessé, il a joué en serrant les dents. En forme, il a montré qu’il avait largement le niveau de mener le bal dans l’élite du basket français. A l’heure d’attaquer sa dixième saison sous la bannière portelois, le « Ben » fait le point avant la venue de l’ogre dijonnais. Et ce qui l’intéresse, c’est ce soir…

Benoît, avant de parler de demain, peux-tu nous dire comment tu as traversé cette période très bizarre du confinement ?

Je vais peut-être surprendre, mais pour moi, le confinement s’est très bien passé. Bien entendu, quand je dis bien traversé, je n’oublie certainement pas toutes celles et ceux qui ont perdu un proche ou ont souffert de la maladie. Le pays a été très touché. Moi-même, dans ma famille, j’ai eu des proches qui ont été touchés. Ce fut une période très, très difficile. Il a fallu garder la tête haute. Dans ces cas-là, il faut avancer.  Non, quand je dis que le confinement s’est bien passé, c’est que dispose à la maison des équipements pour bosser le physique. Je me suis donc bien entretenu et quand le déconfinement est intervenu, je n’étais pas à la rue physiquement. Avec Pierre (Bourdon, le préparateur physique), et le coach Mike (Happio) on a pu faire du travail individuel qu’on ne peut pas faire pendant la saison. C’était plaisant. Le temps a finalement passé très vite. Ce que j’avais fait pendant le confinement m’a énormément fait du bien.

Qu’est-ce qui t’inquiétait le plus dans ce contexte tout à fait nouveau et anxiogène ?

Disons que j’avance dans l’âge et c’est vraiment l’aspect cardio qui me préoccupait. Au sortir du confinement, j’ai vu au bout d’une semaine que je n’étais certes pas à 100%, mais pas à la rue non plus. Finalement, après quinze jours, j’étais déjà beaucoup mieux. J’avais acquis des bonnes bases pendant le confinement.

Bien préparé, donc, mais stoppé dans l’élan à cause de la COVID 19, les quatorzaines, les septaines, les sept cas constatés rapidement…

Oui, c’est vrai, c’était un vrai mic mac, pas facile à gérer. Mais bon, il faut mettre cela derrière nous. En tout cas je croise les doigts pour que tout cela soit mis derrière nous. Beaucoup se sont foutus de nous, mais je vois que ça touche d’autres équipes. Pau est durement touché, Le Mans commence à avoir des cas. Donc, c’est peut-être un mal pour un bien d’avoir été touché pendant la pré-saison que pendant la saison. Bien sûr, on fera les comptes à la fin

 Comment as-tu vécu l’entame à Limoges ? Tu en ressors frustré ?

Oui bien sûr, il y a de la frustration. On a connu un troisième quart compliqué. Après, quand l’écart est fait, avec la prépa qu’on a eue et quand tu sais que tu es à Beaublanc, c’est forcément compliqué de revenir. Mais il ne faut pas s’alarmer. On des pros. On sait ce qu’on a bien fait et ce qu’on a mal fait. Il faut retenir le positif des vingt premières minutes durant lesquelles on a joué les yeux dans les yeux avec Limoges et à Beaublanc. Ils avaient un peu plus de rythme, c’est une évidence. Mais on ne va pas se cacher derrière certaines choses.  On les connaît. Non, il nous faut avancer. Ce soir, on a un gros match contre Dijon. On a à cœur de répondre présents. On n’a pas joué chez nous depuis le match de Carnaval. C’est vraiment un plaisir fou de retrouver notre public, même s’il est moins nombreux que d’habitude. Franchement, on n’a pas à se plaindre de la jauge. C’est très honnête. A celles et ceux qui seront présents de donner la voix…

Que penses-tu du potentiel de ton équipe ?

Franchement, avec tous les aléas qu’on a connus, c’a été très difficile de se faire un jugement pendant la prépa.  Mais je peux dire, et j’en parlais tout justement hier, que le niveau d’intensité aux entraînements a carrément changé depuis qu’on a récupéré tout le monde. Ça bosse bien, c’est intense et l’ambiance de travail est excellente. Il faut savoir que dans cette équipe, il y a huit nouveaux joueurs. Il y a forcément une certaine alchimie qu’il faut créer.

C’est ce qui explique ce troisième quart assassin…

Exactement. On ne peut pas mettre tout en place comme ça. Il y a des petits détails, ces oublis qu’il y a eu sur Lang ou encore sur Invernizzi. Il met trois shoots d’affilée qui nous font mal. Il faut mettre ce match derrière nous. Franchement, on sent au niveau de la qualité de l’entraînement que ça progresse à tous les niveaux. C’est plaisant. Que ce soit sur le terrain ou en dehors du terrain.

Entretien : Philippe Cadart

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