Bonjour Yann, s’il y avait un vœu majeur à exaucer pour ton club, ce serait lequel ?
Que les matchs puissent reprendre au plus vite avec une jauge qui nous permettrait d’accueillir nos partenaires et nos abonnés.
As-tu eu des nouvelles de la LNB quant au calendrier ?
Il y a réunion ce jour du comité directeur de la LNB… On attend la suite.
La décision de renvoyer Jamar a dû être très difficile à prendre…
Jamar est arrivé avec le rôle de pigiste médical de Cyrille, alors les choses étaient claires dès le début ; Cyrille ayant eu le feu vert du corps médical pour une reprise, cette pige n’a pas été prolongée. Les incertitudes financières qui planent sur cette saison ne nous ont pas permis de le garder dans l’effectif. Le groupe retrouve sa configuration initiale avec le remplacement de Wesley Gordon par Georgi Joseph. Nous avons fait nos choix.
Wesley en Grèce, ça s’est vite traité ?
Oui cela s’est traité rapidement, l’agent nous a demandé la plus grande discrétion, ce que nous avons fait.
As-tu eu de nouvelles garanties médicales quant au genou de Michael ?
J’espère que cela va tenir mais nous ne sommes jamais certains à 100%.
Trouves tu que le monde du sport se mobilise correctement quand celui de la Culture monte souvent au créneau ? Que faudrait-il faire ?
Le sport est clairement en déficit d’image et d’action par rapport à la culture et mis à part le football avec son feuilleton des droits TV et le rugby – et le train de vie de ces deux disciplines qui n’a rien à voir avec le basket le hand et le volley en France – nous ne sommes pas très audibles et on ne peut que le regretter . La répartition qui a été faite avec les 107 Millions d’euros consacrés au sport professionnel n’est pas respectueuse envers les sports de salles, qui, mis à part le hand-ball, ne possèdent pas de ressources financières issues des droits TV. Je présume que notre Ligue Nationale de Basket se mobilise auprès des différents ministères mais le huis-clos sanitaire qui nous est imposé ne nous aide pas. Nos gouvernants ont des certitudes fluctuantes et ne savent pas dans quel sens prendre ce problème du coronavirus : c’est plus facile de nous imposer un huis-clos plutôt que de nous donner la possibilité d’accueillir un public même réduit alors que nous sommes prêts à assumer la sécurité sanitaire dans nos enceintes sportives ( portique de température , masques , gel hydro-alcoolique , distanciation , sens de circulation pour gérer les flux ). Existe-t-il un plaisir quelconque à jouer au Chaudron ou ailleurs sans public ? Au-delà de cela, nous sommes en train de creuser notre tombe car l’économie du sport professionnel est gelée et n’a aucune possibilité de rebondir sans trouver de nouvelles ressources financières. On doit se réinventer mais ce n’est pas facile. Mais il faut rester positif et optimiste, même dans les moments les plus difficiles car le beau temps finit toujours par revenir.
Le club peut-il tenir longtemps sans rentrées d’argent ? As-tu des points de comparaison avec d’autres présidents ? Y a-t-il des contacts fréquents ou chacun fait comme il peut de son côté ?
Notre club est comme tous les autres ou presque : sans rentrée d’argent et même avec les aides gouvernementales nous aurons du mal à faire le budget, c’est mathématique. Personne ne nous remboursera les pertes liées à l’absence de ressources liées à la buvette, à la boutique , aux ventes de places pour remplir notre Chaudron , aux actions commerciales diverses. L’UCPB (Union des clubs professionnels de basket) est très présente dans cette situation inédite et nous sommes régulièrement en contact avec eux. Par contre, les clubs tentent de résister chacun de leur coté en attendant des jours meilleurs.
Comment réagissent les partenaires pour les rencontres à domicile à huis clos ? Comment maintenez-vous le lien commercial ? Et avec les abonnés ?
Les partenaires et les abonnés commencent à trouver le temps long ce qui est logique et nous faisons le maximum pour garder le lien sans connaître le moment du retour dans notre Chaudron. Mais tout est encore possible pour finir la saison. C’est l’ambition de la LNB et de tous les clubs.
Entretien : Philippe Cadart