Dans une équipe, il y a toutes sortes de caractères. Les expansifs, les déconneurs, les calmes, les explosifs, les joyeux, les moins joyeux, etc. Charles-Noé Abouo, lui, est du genre plutôt cool, voire super cool en dehors du parquet et en bon chemin de se révéler pleinement sur le parquet. Comme le disait récemment et à juste titre coach Eric “Nous avons des joueurs qui sont pour la plupart des back up ou qui n’ont pas jamais connu la Pro A ou la Jeep. On leur demande beaucoup”.
Effectivement, vu le niveau qui monte sans cesse, on ne devient pas joueur confirmé de Jeep en un claquement de doigt. C’est d’autant plus compliqué qu’au haut niveau, on ne peut pas forcément laisser du temps au temps.
Voilà pourquoi ça fait super plaisir de voir un joueur comme Charles-Noé Abouo monter en puissance et cogner à la porte des stats. Gentiment, mais sûrement. Il n’a pas forcément le bagage technique suffisant pour exploiter sa puissance, mais contre Gravelines, Noé a très intelligemment fait du…Noé en dépouillant son jeu : grosse pression défensive, notamment sur Nikolic, et rendement excellent au shoot (16 points à 4/8 à 3 points, 3 rebonds, 1 PD et 15 d’éval).
En conf’ de presse, Noé, qui semble sortir de ses rêves quand on l’interroge, l’a joué tout en humilité : “On avait à cœur de montrer un meilleur visage et on est restés concentrés sur notre objectif pendant 40 minutes”. Et lui dans tout cela ? Le partage, rien que le partage : “Toute l’équipe a été impliquée”. Pas un mot sur ses 16 points, sa défense de teigne.
Lui reste donc à reproduire. C’est du reste ce qu’il a confié en conf’ de presse : “A nous de trouver de la constance pour montrer ce visage à chaque match”. Du Charles-Noé dans le texte. Sans fausse modestie. Le gaillard sait d’où il vient. Et ne l’oublie jamais.
Philippe Cadart